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Le gypse, une roche sédimentaire
Une roche évaporitique
Le gypse, encore appelé pierre à plâtre, est une roche sédimentaire, formée par précipation à partir des substances dissoutes, ici un sulfate double hydraté de calcium dont la formule chimique est CaSO4 2H2O. C’est une roche tendre, saline, d’origine évaporitique, qui s’est formée en abondance dans les bassins sédimentaires, dans des lieux plus confinés comme les lagunes marines, les lacs salés, alimentées sporadiquement par des apports marins ou par des eaux de ruissellement continentales. Sous ces latitudes tropicales, on assiste à des périodes d’évaporation intense qui entraine un phénomène de surconcentration dans ces eaux riches en ions sulfate et calcium. Les minéraux principaux en sont le gypse, l’anhydrite et l’halite. Les évaporites concentrent ces minéraux strate après strate, en alternance avec de fines couches argileuses issues de l’érosion des terres émergées.
Une histoire géologique mouvementée
Selon les conditions de dépôt, le gypse peut prendre des formes diverses, tant par son aspect cristallographique que par sa coloration. En Haute-Provence, le gypse s’est formé principalement au cours de deux époques géologiques distinctes :
- Au Trias, début de l’ère secondaire (plus de 200 millions d’années) ; le gypse issu de cette période présente une stratigraphie perturbée, ayant souvent servi de couche savon, c’est-à-dire de lubrifiant ors des mouvements tectoniques. On le retrouve parfois en amas, en bourrelets plus ou moins importants avec les multiples plissements du massif alpin. Il présente des faciès très variable, plus ou moins cristallisé selon des types saccharoïdes, ou parfois fibreux. La nature offre ainsi différentes couleurs de gypse, le pur étant translucide et formant des masses blanches. Il est plus généralement chargé d’impuretés, parmi lesquelles des oxydes de fer qui lui donnent de belles couleurs rouges, orangées, jaunes. Ailleurs, le gypse existe sous des formes bien particulières : l’albâtre, le gypse fer de lance ou en roses des sables.
- À l’Oligocène, ère tertiaire (moins de 300 millions d’années). Le gypse de cette période se trouve dans le sud-ouest du secteur (Manosque et environ). Il est souvent intercalé avec des dépôts calcaires selon une stratigraphie relativement régulière et horizontale. Sa couleur dominante est blanche.
Un marqueur dans le paysage
Le gypse contribue à la diversité et à l'originalité des paysages. Les calcaires plus durs et les couches gypseuses plus tendres s’érodent différemment. L’importante solubilité du gypse entraîne un fort ravinement qui ralentit l’installation d’un couvert végétal. Les couches gypseuses sont repérables, formant parfois d’énormes taches claires au pied des grands escarpements gris des calcaires ou par leurs colorations spectaculaires. Instables, elles génèrent des risques de glissement et d’effondrement.
Voir l'approche géologique (Extrait de l'étude sur l’opportunité de développement d’une filière économique autour du plâtre d’origine locale, 2024).