- Un contexte patrimonial
- Une ressource naturelle
- Une pierre à plâtre
- Des usages dans le bâti
- Un matériau d’avenir
- Une filière locale
- Retour sur actions
Ressource exploitée par les hommes
En Haute-Provence, la production de plâtre est très répandue avec une cinquantaine de sites d’affleurements recensés. L’usage du plâtre, localement appelé lou gip, est attesté depuis le Moyen Age avec un arrêt progressif jusqu’au milieu du XXe siècle. Le plâtre local résulte d’une production paysanne, artisanale, industrielle ou parfois mixte.
L’extraction
On distingue différents sites d’extraction. La carrière, appelée la gipière, est le plus souvent en affleurement, parfois constituée de galeries horizontales étayées par des piliers, et un seul exemple de puits vertical. L’extraction se fait avec des outils rudimentaires (pic, coin, masse), facilité par le pétardage au XIXe siècle. Le gypse est ensuite conduit vers le four à plâtre pour l’étape de la cuisson.
La cuisson
On distingue deux types de four sur le territoire :
- Les fours à cuisson périodique sont en nombre majoritaire, installés près des aires d’exploitation, ou à côté du chantier, directement à même le banc de gypse ou dans une fosse partiellement maçonnée, présentant diverses formes (plan en U, en fer à cheval, circulaire). Si l’usage du bois comme combustible est attesté, on distingue deux modes de cuisson périodique : pierre de gypse installée en forme de voûte ou posée à même le bois, chacun requérant une méthode de cuisson. Ces fours sont exclusivement utilisés par les paysans qui produisent du pâtre pour leur propre usage.
- Les fours à cuisson continue ont été mis en œuvre uniquement par les industriels à partir de 1890, avec différents types : fours verticaux sans foyers distincts, fours verticaux avec foyers inférieurs séparés, four horizontal.
Le broyage
- Le broyage manuel du plâtre s’effectue sur une aire de battage assez plate de de 2 à 4 m de diamètre, souvent installée à côté du four à pain. Fragilisés par la déshydratation, les blocs de gypse se brisent aisément. Un concassage grossier est fait à la masse pour les réduire en fragments, avant de les transporter vers la surface de battage pour l’étape du broyage. Munis d’une masse à battre le plâtre constituée d’un battoir en bois dur relié à un manche souple, les batteurs encerclent le tas, tapant en rythme, toujours du centre vers l’extérieur. En provençal, on dit Pica lou gip.
- Le broyage par traction animale : ce procédé se fait sur une surface dallée au centre de laquelle est installé un dispositif rotatif (piquet central, meule cylindrique) actionné par un cheval.
- Le broyage à énergie animale : ce type de moulin à plâtre est bâti dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le mouvement de la meule calcaire à axe horizontal du moulin est actionné par un âne, d’où son nom de moulin à sang. Le plâtre écrasé par la meule est lancé à la pelle sur un tamis conique, séparant les gros morceaux broyés au prochain passage alors que la poudre fine tombe au niveau inférieur. La fosse est le lieu d’ensachage et de stockage du plâtre avant son chargement.
- Le broyage à énergie hydraulique, vapeur ou électrique : ce dispositif, installé à la fin du XIXe ou début XXe siècle, peut se faire par percussion lancée ou par marteau.
Voir procédés de fabrication (Extrait de l'étude sur l’opportunité de développement d’une filière économique autour du plâtre d’origine locale, 2024)