- Un contexte patrimonial
- Une ressource naturelle
- Une pierre à plâtre
- Des usages dans le bâti
- Un matériau d’avenir
- Une filière locale
- Retour sur actions
Le Parc naturel régional du Verdon intervient en faveur de la préservation des paysages et de l'architecture rurale qui participent à la richesse culturelle de ce territoire. La structure s’investit au travers de différentes actions telles que la production de connaissances, la restauration et la valorisation du patrimoine bâti traditionnel ou encore la protection de certains sites et édifices d’intérêt. Le programme d'action "Le gypse en Haute-Provence, une ressource patrimoniale" a été mis en oeuvre grâce au financement Leader avec le concours de l'Union Européenne et de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur.
« Qui sont ces hommes qui manipulaient le plâtre, comment se le procuraient t’ils et quels usages en ont-ils fait au fil du temps ? Les villes et les campagnes, les habitations modestes tout comme les hôtels particuliers font appel à cette matière, cet art peu reconnu et par voie de conséquence en danger de disparition. » Georges Barthes
Le Parc naturel régional du Verdon, soucieuse de défendre l’identité de ce territoire, s’est penché sur l’étude d’une roche : le gypse. D’où vient cet intérêt ?
Tout simplement parce la Provence est considérée comme une région traditionnelle aussi bien en tant que productrice de plâtre, vitrine en matière d’ouvrages réalisés, rassemblant des compétences techniques.
Le gypse, vestige de notre histoire géologique, marque le paysage du Verdon par ses multiples coloris et ses faciès érodés.
La pierre à plâtre sert de matériau de construction depuis des siècles. Là où affleurait le gypse, les habitants se sentaient libres d‘en disposer pour bâtir leurs maisons. Cuits à faible température, le gypse se déshydrate avant d’être broyé afin d’obtenir du plâtre qui constitue un liant naturel dans l’architecture vernaculaire. Selon les époques, cette exploitation a mis en œuvre des procédés rudimentaires qui a fourni des « plâtres paysans » en parallèle de procédés de dimension artisanale, voire industrielle avec la mise en place de fabriques comprenant four et moulin. Différentes qualités de plâtre sont obtenues, allant du plâtre gros utilisé en maçonnerie de moellons que du plâtre fin pour un usage en décor, appelé gypserie.
On ne peut parler de gypse, sans parler du métier de gypier. D’abord gipié, celui qui produit le plâtre et qui le met en œuvre, on distingue plus tard le gipassié qui fabrique le plâtre et le gipié, le plâtrier qui l’utilise. Avec l’essor des décors à la Renaissance, le métier se spécialise avec une distinction entre stucateurs, ornemanistes et staffeurs.
Après une période d’apogée, le plâtre est tombé en désuétude. Les deux guerres mondiales ont sonné le glas d'un savoir-faire séculaire, remplacé par de nouveaux matériaux (ciment, béton) appropriés au besoin de reconstruction urgent du pays. Aujourd’hui, nous avons du recul et une prise de conscience s’est faite sur l’inadéquation de l’emploi des liants artificiels dans le bâti ancien et des désordres provoqués. L’objectif est de redonner une place au plâtre comme matériau traditionnel et d’avenir, dans un contexte de transition énergétique. Ce matériau comporte de nombreuses qualités (recyclable, perspirant, isolant phonique et thermique, résistant au feu) qui en fait un matériau écologique et vertueux.