Concilier rivière artificialisée et biodiversité : l’augmentation des débits réservés

 

L’eau courante, ses berges, son fond en gravier, les arbres emportés bloqués dans le cours d’eau font de la rivière le lieu de vie de multiples espèces vivantes. Tous ces écosystèmes dépendent d’un équilibre forgé au fil du temps sur chaque cours d’eau. L’un des éléments majeurs de cet équilibre est le débit.

Le Verdon est marqué par deux ensembles hydroélectriques : Castillon et Chaudanne à l’amont des grandes gorges, Sainte-Croix, Quinson et Gréoux à l’aval. Ces barrages, gérés par EDF, influencent considérablement les débits du Verdon, et ont donc un impact sur les milieux aquatiques.

 

Installation d'une microcentrale pour turbiner le nouveau débit réservé au barrage de ChaudannePhoto P. Baffie - L'augmentation du débit réservé à l'aval du barrage de Gréoux a bénéficié au Chabot (espèce protégée)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                     

                                                                                                                              

La quantité d’eau turbinée par les usines hydroélectriques des barrages EDF dépendant de la demande électrique, elle peut passer de 0 à 40 m3/s en quelques minutes. Lorsque les usines sont à l’arrêt, seul le débit réservé (la quantité minimale d’eau rejetée par le barrage, fixée par la règlementation) s’écoule dans le Verdon.

Jusqu’en 2011, ce débit réservé était de 0,5 m3/s à Chaudanne, et de 1 m3/s à Gréoux : il était insuffisant pour le bon fonctionnement des milieux aquatiques. Grâce à la concertation menée par le Parc du Verdon et aux financements de l’Agence de l’eau, le débit réservé est aujourd’hui de 3 m3/s (1,5 m3/s en été) à l’aval du barrage de Chaudanne, et de 2,2 m3/s à l’aval du barrage de Gréoux. Ces nouveaux débits augmentent la hauteur d’eau dans la rivière (meilleure circulation des poissons), la surface mouillée par la rivière (plus d’habitats pour la vie aquatique), et limitent les grosses variations, préjudiciables à la vie aquatique, lorsque l’usine commence à turbiner.

La concertation menée dans le cadre du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux du Verdon a permis de valider une augmentation significative du débit dans le cours d’eau, allant au-delà des valeurs minimales réglementaires, et en anticipant les délais imposés par la loi. La nouvelle valeur du débit est un compromis, qui a nécessité beaucoup de discussions : il s’agissait d’améliorer les milieux, en limitant l’impact sur la production d’hydroélectricité et sur les activités liées à l’eau (sports d’eau vive dans les gorges, nautisme sur les lacs), tout en permettant les prélèvements de la SCP pour l’alimentation en eau de la basse Provence. L’exemple d’une concertation fructueuse !

 

Film de l'Agence de l'Eau sur l'augmentation des débits réservés : Le Verdon, pour que l'eau vive

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