L’eau du Verdon ou de ses affluents permet d’irriguer les cultures de notre territoire, mais aussi celles de 6 000 exploitations de la région, et d’alimenter certaines industries grâce aux transferts d’eau de la Société du Canal de Provence.
Les différents secteurs du bassin versant du Verdon reçoivent l’eau du ciel de façon inégale. Ces disparités climatiques déterminent la répartition des cultures, donc des paysages, sur un territoire encore largement agricole. L’agriculture occupe environ 12% de la superficie du territoire du Verdon. Les pâturages et terrains « naturels » occupent encore plus de surface, près de 39%. De manière globale, l’irrigation locale concerne le maraîchage, les cultures légumières de plein champ, les cultures de semences, l’arboriculture. Elle est plus présente dans les plaines du bas Verdon, les vallées et le secteur de l’Artuby.
Notons tout de même que le territoire est couvert de forêt à plus de 47% et ne contient que 2% de zones urbanisées.
Traditionnellement non irrigués, le blé dur et le lavandin couvrent le plateau sec de Valensole. Depuis 1989, une partie du plateau est irriguée par le réseau de la Société du Canal de Provence. Terres pastorales, les Préalpes et le canton de Comps-sur-Artuby utilisent l’eau pour abreuver les animaux, et pour irriguer les cultures légumières de l’Artuby.
Capté dans la retenue de Gréoux, 40 % du volume total prélevé par la SCP est acheminé hors du territoire pour les usages agricoles de toute la région provençale. Cette eau alimente 6 000 exploitations et irrigue 80 000 hectares. Dans un contexte d’évolution climatique, cette eau sécurise les activités agricoles.
30 % vont à l’industrie (environ 40 millions de m3) : la qualité constante de l’eau du Verdon est un atout pour l’industrie lourde comme la sidérurgie et la pétrochimie du bassin de Fos-sur-Mer ou pour de nombreuses industries de pointe comme la microélectronique du bassin de Rousset. Plus de 600 entreprises sont alimentées.
L’eau du Verdon prend donc une part stratégique dans le développement économique de la Région.
Comme toute activité humaine, l’agriculture peut avoir des impacts sur la ressource en eau. L’utilisation d’engrais et de produits de traitement peut conduire à la pollution des nappes phréatiques : c’est le cas sur le plateau de Valensole où les nappes sont contaminées par le résidu d’un ancien herbicide. Les agriculteurs sont engagés dans des programmes d’amélioration des pratiques. Les prélèvements peuvent également entraîner des désordres écologiques s’ils sont mal gérés : des plans de gestion des prélèvements sont mis en place dans les secteurs sensibles. Dans les mondes agricoles ou industriels, l’eau est désormais considérée comme une ressource à respecter. Elle fait l’objet de recherches et de nouvelles pratiques destinées à préserver sa qualité et sa quantité.