Les intercommunalités du Verdon s’unissent pour gérer la compétence GEMAPI
La gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) est une compétence confiée aux intercommunalités (métropoles, communautés d’agglomération, communautés de communes). Ces intercommunalités peuvent se regrouper afin d’exercer cette compétence à l’échelle des bassins versants, et ainsi mieux répondre aux enjeux de la gestion de l’eau et des risques d’inondation. C’est ce qu’ont décidé les intercommunalités du Verdon, après un long travail de diagnostic et de définition de cette compétence avec le syndicat mixte de gestion du Parc naturel régional du Verdon. Les intercommunalités pourront désormais remettre cette compétence à l’échelle hydrographique cohérente du bassin versant du Verdon.
Ainsi, une modification des statuts du syndicat mixte de gestion du Parc naturel régional du Verdon a été proposée et approuvée au comité syndical le 20 mars dernier pour intégrer cette compétence GEMAPI. Un troisième objet pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations a donc été créé dans ce syndicat « à la carte », auquel seules les intercommunalités pourront adhérer. Cette modification de statuts représente une étape importante dans la démarche d’organisation de cette nouvelle compétence à l’échelle du bassin versant. Les actions concernant les ouvrages de protection, et plus vastement la défense contre les inondations, seront gérées par des conventions bilatérales entre le syndicat et chaque intercommunalité, alors que les actions se rapportant à la gestion des milieux aquatiques (entretien des ripisylves, préservation des zones humides, gestion sédimentaire) seront décidées et financées par l’ensemble des intercommunalités adhérentes à ce nouvel objet.
Concrètement ce que ça veut dire
Parmi les nouvelles actions qui incombent au syndicat mixte du Parc du Verdon avec l’arrivée de la GEMAPI : les études, les travaux, l’entretien et la surveillance des digues classées. Ces ouvrages souvent longitudinaux, en bordure de rivière, sont créés pour protéger les populations situées derrière. Les actions en lien avec ces ouvrages sont très cadrées par la loi, de nombreuses obligations pèsent sur le maître d’ouvrage.
Concernant la surveillance en crue et hors crue, elle sera organisée en concertation étroite avec les communes, dont les agents et élus sont au plus proche des enjeux. Quant aux études de dangers, elles sont commandées à des bureaux d’études agréés et doivent permettre d’évaluer les niveaux de protection et l’ampleur des zones à protéger. Ces études peuvent mener à des travaux de confortements en vue d’améliorer les performances des digues, citons comme exemple l’ajout de remblai plus ou moins grossier, le compactage, l’ajout de blocs en parement. Ces nouvelles missions sont lourdes de coûts et de responsabilités alors que les financeurs sont de moins en moins nombreux. Se pose également la question des territoires montagneux où les enjeux sont énormes (risque torrentiel, cours d’eau très dynamiques…) et où la population est peu nombreuse pour apporter la ressource financière nécessaire. Les intercommunalités se retrouvent seules à payer la note, et se voient souvent contraintes de mettre en place la taxe GEMAPI pour notamment assurer la bonne gestion de ces ouvrages de protection.
Gageons que la réunion au sein d’une même organisation des deux notions de prévention des inondations et de gestion des milieux aquatiques permette la vision globale et la transversalité nécessaires aux projets liés à l’eau.