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Photo de Denis Vernet, GAEC des Fabres

Des couverts végétaux au milieu du lavandin

Même si depuis des décennies, des générations d’agriculteurs du plateau de Valensole se sont escrimées à supprimer la moindre adventice, désormais, on change de cap. Agriculteurs et techniciens ont remarqué que les couverts végétaux apportaient une nette amélioration de la santé des lavandins. Ils freinent le ruissellement de l’eau et limitent l’érosion. Ils procurent de la matière organique pour les organismes vivants qui vont la consommer et fournissent ainsi des éléments minéraux aux plantes. Ils attirent également des auxiliaires de culture comme les araignées.

Le réseau Sol de REGAIN a été initié en 2017 sur le plateau de Valensole. Animé par le Parc du Verdon, en lien avec la Chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et la Société du canal de Provence, il rassemble 27 lavandiculteurs et 3 partenaires : le Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum aromatiques et médicinales (CRIEPPAM), l’UMR Eco & Sols et la Société coopérative des plantes à parfum de Provence. Ce réseau a pour objectif de dresser l’état des lieux de la qualité des sols en proposant aux agriculteurs des analyses physico-chimique et biologique. Les agriculteurs expérimentent de nouvelles pratiques comme des semis de couverts végétaux entre les rangs de lavandin ou des épandages de composts de pailles de lavandin.

En 2017, une première campagne d’analyses a été effectuée sur 38 parcelles de lavandin, suivie de la seconde en 2019. On mesure ainsi le niveau de fertilité des sols. Plus il y a de matière organique et moins le travail du sol est intense, plus on a de chance d’avoir un sol vivant, poreux et fertile. Vers de terre, bactéries, champignons, insectes... consomment la matière organique et la transforment en éléments minéraux que les plantes capteront. En se déplaçant dans le sol, les organismes vivants créent une porosité qui laisse passer l’eau et les gaz nécessaires au développement de la plante.

Les analyses de 2019 confirment les hypothèses : les sols les mieux préservés et les plus fonctionnels sont ceux ayant reçu des apports de matières organiques réguliers, où le travail du sol s’est limité aux premiers centimètres et où les rotations ont été diversifiées. Ainsi, de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers le semis de couverts végétaux entre les rangs du lavandin. On est passé de 17 hectares enherbé en 2015 à 179 hectares en 2019.

 

Photo de Laurent BouvinPhoto de Laurent Bouvin

Ces photos montrent des parcelles de lavandin prises au même moment, suite à une pluie de 40 mm.
L’une est complètement inondée. Et sur l’autre à droite, enherbée, on peut constater que l’eau a pénétré dans le sol.

(Photos Laurent Bouvin)

 

Il est possible de tester de manière très simple la stabilité des sols. Voici cinq outils de diagnostic qui sont à la fois simples et rapides pour l'agriculteur :
 

Mise en ligne: 
Mardi 19 novembre 2019
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