Des changements déjà perceptibles sur la biodiversité
Sur le territoire du Parc naturel régional du Verdon, les observations de deux papillons, l'apollon et le semi-apollon, espèces emblématiques des montagnes des alpes, montrent d'ores et déjà des changements perceptibles depuis 50 ans sur la distribution et la période de vol de ces deux papillons.
Ainsi, les observations d'apollon et de semi-apollon se font en moyenne respectivement 400 et 150m plus haut, qu'il y a 50 ans.
Le pic d'activité de l'apparition des adultes volant, est aussi avancé dorénavant de 2 à 3 semaines.
Ces modifications peuvent ne pas être neutres sur la pérennisation de leurs populations à terme. En effet, leurs populations peuvent être fragilisées si elles ne trouvent pas suffisamment d'espaces et de conditions favorables au-delà de leur limite altitudinale qui remonte. Par exemple, la dynamique généralisée de fermeture des milieux sur le territoire du Parc, peut raréfier les milieux favorables et conduire, peu à peu, à isoler les populations.
Le décalage phénologique d'activité peut aussi être impactant, le papillon pouvant ne pas trouver les ressources alimentaires suffisantes au moment de l'apparition des chenilles (décalage entre la période de floraison et la faune qui en est dépendante).
Les effets du changement climatique peuvent ainsi avoir un effet fragmentant, alors que globalement les populations semblent encore en bon état de conservation et connectées entre elles. Les populations du Verdon pourraient ainsi disparaître, le noyau de distribution de l'espèce se resserant autour de ses coeurs de population plus alpins.