La fragmentation des espaces naturels est une des principales causes de déclin de la biodiversité. Le contexte de changement climatique accentue cette vulnérabilité des habitats naturels et des espèces.
Notre société doit faire face à une crise majeure d'érosion de la biodiversité. En 2019, en France métropolitaine et Outre-mer, une espèce sur trois est dorénavant menacée de disparition. Parmi les causes, l'artificialisation des sols, i.e. une consommation excessive et mal maitrisée des espaces naturels et agricoles au profit de l'urbanisation et des grandes infrastructures (réseau routier, ferroviaire etc.), cloisonne de plus en plus les espaces naturels. Ces derniers peuvent se retrouver isolés, déconnectés les uns des autres. Dans ces conditions, les espèces ont de plus en plus de mal à trouver des conditions suffisamment favorables pour se reproduire, se nourrir et se déplacer. Certaines espèces sont particulièrement vulnérables à la fragmentation de leurs milieux de vie, car elles ont une faible capacité de dispersion. Isolées, il n'y a plus d'échanges génétiques possibles entre les populations d'espèces, condamnées à disparaître. Elles sont aussi plus vulnérables à toute modification de leur environnement, puisqu'elles n'ont plus la possibilité de rechercher de nouveaux territoires plus favorables.
La fermeture des milieux par l'avancée de la forêt sur d'anciens parcours pastoraux, la dégradation de milieux naturels par des activités humaines ou encore la pollution lumineuse nocturne sont également des causes de déclin de la biodiversité, par leurs impacts sur la fonctionnalité écologique de ces espaces et les espèces qui y vivent. Le contexte de changement climatique fait peser une pression supplémentaire sur la capacité d'adaptation des espèces, de surcroît si leurs milieux de vie sont déjà en partie fragilisés.