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Photo de Castor par Patrice Van OYE

Chez les castors du Verdon

Le Castor a failli disparaître

En France, au 19ème siècle, il ne restait plus que quelques dizaines d'individus dans la basse vallée du Rhône! Sa protection en 1909 dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard et du Vaucluse, a sauvé l'espèce et permis une lente recolonisation naturelle des cours d'eau autrefois occupés par l'espèce. Cette recolonisation naturelle, appuyée localement par des programmes de réintroductions à partir des années 1960, fait que le Castor est dorénavant présent dans 42 départements (source: ONCFS 2008). En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'espèce n'a jamais disparu et les populations provençales des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse ont permis une recolonisation notamment des cours d'eau du bassin versant de la Durance.

Qu'en est-il dans le Verdon?

Sur le cours du Verdon, de la confluence avec la Durance jusqu'au barrage de Gréoux-les-Bains, de nombreux indices de présence peuvent ainsi être observés : troncs d'arbres écorcés et taillés en "pointe de crayon", réfectoires, huttes-terriers... Avec un peu de chance ou de patience, il est même possible d'observer des castors bien qu'ils s'activent plutôt la nuit.

Plusieurs affluents du Verdon ont également été colonisés par l'espèce, pourvu qu'ils offrent des conditions favorables. En effet, pour s'installer, le Castor a besoin que les cours d'eau soient bordés de formations boisées rivulaires composées de peupliers, de frênes, d'aulnes et de saules buissonnants. A la fois pour son alimentation, mais aussi parce que les grands arbres, au système racinaire développé, vont lui permettre d'y adosser ses huttes contre les berges le plus souvent abruptes. L'entrée au gîte se fait sous l'eau.

Le Castor d'Europe est le plus gros rongeur d'Europe (près de 1m de long et pèse environ 20 kg). Sa queue aplatie le différencie entre autres de son "cousin" le Ragondin. Mais attention, dans la pratique, il n'est pas toujours facile de distinguer un Castor d'un Ragondin, surtout lorsque l'observation est furtive ou qu'elle est faite à la tombée de la nuit, quand la lumière n'est plus suffisante pour bien observer l'animal. Et le cours du bas-Verdon et ses affluents accueillent les 2 protagonistes!

 

Actions menées en faveur du Castor

Auteur: Guillaume RUIZ. Mallaurie.

Depuis 2010, l'espèce fait l'objet d'un suivi régulier par le Parc naturel régional du Verdon. En effet, afin de prévenir les inondations, le Parc met en oeuvre ou coordonne des actions d'entretien de la végétation des bords de cours d'eau, végétation qui peut aussi coloniser durablement les iscles: bancs de galets déposés par le cours d'eau au milieu de son lit. Tout en laissant des embâcles naturelles nécessaires au bon fonctionnement écologique de la rivière, les arbres déracinés ou jugés trop instables et dangereux en cas de fortes crues, sont ainsi coupés et évacués suivant un plan d'entretien pluri-annuel. Mais ces travaux sont réalisés avec parcimonie, afin que le Castor ait toujours une ressource alimentaire suffisante et sont également réalisés dans les périodes les moins sensibles pour l'espèce (septembre à décembre). Du recours à des engins forestiers en passant par la technique du débardage à cheval, la nature des travaux est également adaptée pour tenir compte au mieux de la présence de l'espèce et ne pas l'impacter.

 

 

 

Scènes de vie de castors du Verdon

Nicolas VISSYRIAS, membre bénévole du groupe local "Largue-Durance-Verdon" de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO PACA), naturaliste passionné mais aussi photographe et vidéaste amateur, a passé plusieurs soirées à filmer les castors près de chez lui, dans leur intimité. Et pour ce faire, en essayant d'être le plus discret et le moins visible possible, comme "transparent" pour les castors. Et surtout, très patient, tout en connaissant suffisamment bien son sujet, pour savoir quand et comment se placer. L'objectif n'est pas de rapporter "la belle image", mais de mieux faire connaître le mode de vie des castors sans les déranger.

Il en ressort un joli petit film où l'on voit des castors faire leur toilette, transporter des branchages, se fondre dans l'eau...

 

Vous avez observé des castors, relevé des indices de présence? Faîtes-nous les partager! Vos observations pourront aussi être utiles pour la prise en compte de l'espèce dans la gestion des travaux en bordure de rivière.

Contact : Dominique CHAVY, chargé de mission Patrimoines naturels (dchavy@parcduverdon.fr)

 

 

 

Mise en ligne: 
Vendredi 30 juin 2017
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