Disparition d'écrevisses à pieds blancs : appel à témoignages !
Le Parc naturel régional du Verdon est investi depuis plusieurs années sur la préservation de l'Ecrevisse à pieds blancs. En effet, cette espèce autrefois commune en France, a fortement régressé, du fait de facteurs conjugués : pollutions diverses, artificialisation des cours d'eau, introduction d'écrevisses exotiques envahissantes.... Elle trouve refuge desormais dans les secteurs de cours d'eau encore préservés, aux eaux claires et bien oxygénées.
Pour mieux préserver l'espèce, le Parc s'est d'abord attelé, avec ses partenaires, à mieux connaître les zones de présence, préalable indispensable.
Les linéaires de cours d'eau colonisés par des écrevisses exotiques sont aussi répertoriés, dans un but de surveilleur leur extension éventuelle. Ces écrevisses exotiques peuvent être porteuses saines d'une maladie mortelle pour les écrevisses à pieds blancs (maladie appellée "peste de l'écrevisse" ou aphanomycose de son nom plus scientifique). Des prélèvements sont ainsi effectués à chaque période d'inventaire, pour vérifier si ces écrevisses exotiques sont porteuses ou non de la maladie.
Etat des lieux en 2016
Les derniers résultats de 2016 révèlent malheureusement que toutes les populations recensées d'écrevisses exotiques sont porteuses de la maladie. C'est le cas des écrevisses présentes dans les lacs de Sainte-Croix et d'Esparron-de-Verdon, mais aussi des écrevisses signal qui ont colonisé le cours aval du Colostre. Le Jabron est également concerné. Et triste nouvelle, c'est aussi le cas d'un adoux dans le Haut-Verdon que l'on pensait préservé. Voilà qui fragilisera encore davantage les populations d'écrevisses à pieds blancs du territoire.
Que s'est-il passé dans la Maire et le ravin d'Angouire?
Alors que 2 belles populations avaient été recensées en 2010 sur la Maire et le Val d'Angouire (sur la commune de Moustiers-Sainte-Marie) : plus aucune écrevisse n'a été observée lors des prospections à la fin de l'été 2016 ! L'absence de toute trace de présence (caches récentes, mues etc.) laisse fortement soupçonner que la peste de l'écrevisse est passée par là.
Nous sommes à la recherche d'indices, de témoignages qui pourraient nous aider à mieux évaluer à quel moment cette contamination aurait pu se produire, ou si une autre origine pourrait en être la cause. Auriez-vous observé, par exemple, un nombre anormal de cadavres d'écrevisses à un moment de l'année 2016, ou une année antérieure ?
Merci d'avance aux pêcheurs, riverains, usagers... dont les observations, qui pourraient leur paraître peut-être anodines, pourraient se réveler précieuses pour aider à comprendre ce qui s'est passé.
Dominique CHAVY dchavy@parcduverdon.fr
Quelques perspectives en 2017 ?
Suite à ces inventaires, le Parc poursuivra son travail d'information et de sensibilisation.
Grâce à la démarche Natura 2000, un premier aménagement (destiné à empêcher que des écrevisses exotiques ne continuent à coloniser un cours d'eau qui abrite plus en amont une population d'écrevisses à pieds blancs) verra également le jour en 2017.