Le pastoralisme selon l’Association française de pastoralisme « regroupe l’ensemble des activités d’élevage valorisant par le pâturage extensif (de surfaces peu productives et non mécanisables) les ressources fourragères spontanées des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des troupeaux ». Dans le Verdon, on peut compter 121 exploitations ovines (28 000 brebis viande), caprines (1 200 chèvres) et bovines (124 vaches laitières et allaitantes) soit 20% des exploitations agricoles du Parc[1]. C’est le double de la moyenne régionale. Le Verdon est une terre pastorale où l’élevage extensif est encore le mode principal de production : le pastoralisme est omniprésent sur le territoire du Parc.
Un rôle important dans l’équilibre global du territoire
Le pastoralisme contribue à l’entretien des espaces ouverts et des espèces faunistiques et floristiques inféodées à ces milieux, au maintien des paysages, à la lutte contre le risque incendie. Les espaces pastoraux représentent 37% de la surface totale du territoire du Parc du Verdon[2] . On trouve plusieurs types d’organisation : soit localisés à proximité du siège de l’exploitation soit à distance plus éloignée. Ce sont alors les transhumances qui en règlent l'utilisation, migration saisonnière des troupeaux qui épouse les cycles naturels des animaux, des climats, des végétations, en connectant sur de plus ou moins longues distances les pâturages de plaines, de collines et de vallées avec ceux des alpages de la haute montagne[3].
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Une partie de l'identité locale
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est une des premières régions françaises d'élevage dominée par les pratiques pastorales. Ses productions bouchères et fromagères sont emblématiques de sa gastronomie, et l'activité pastorale contribue pour une grande part à son identité. Des fêtes de la transhumance et de grandes foires agricoles sont dédiées à l’élevage ovin dans toute la région, et notamment sur le territoire du Parc du Verdon : 4 fêtes de la transhumance sur le territoire du Parc et la foire agricole de Saint-André-Les-Alpes. Activité ancestrale, elle s’est développée avec l’installation des premiers hommes sédentaires comme l’explique le Musée de Préhistoire de Quinson.
Un poids économique important pour le territoire
La consommation en viande d'agneau sur la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est deux fois plus importante que la consommation moyenne nationale. La présence de grandes agglomérations, en fait le deuxième bassin de consommation après la région parisienne. Cependant la production locale ne représente que 17% de la consommation et se retrouve donc sur un marché fortement concurrentiel.
La Région garde un maillage d’abattoirs locaux, même s’il existe des déséquilibres. Aujourd'hui l’abattoir de Sisteron, premier abattoir ovin de France, assure à lui seul les 2/3 du tonnage abattu régionalement. D’autre part, au-delà des revenus des éleveurs, le pastoralisme constitue également des revenus pour les communes notamment via la location des montagnes. Dans certaines communes du Verdon, l’élevage est la dernière activité économique.
L’élevage du Verdon assure une production locale, dont une part croissante est vendue en circuits de proximité et qui représente un atout pour le territoire au regard des enjeux à venir de souveraineté alimentaire.
Pour trouver le producteur qui fait de la vente directe à côté de chez vous, voir la carte interactive ou télécharger l'annuaire des producteurs
Un rôle paysager et environnemental fondamental
Le pastoralisme possède un rôle non négligeable dans le maintien des espaces ouverts et à la biodiversité associée à ces milieux. Sur un territoire forestier à 62%, maintenir des milieux ouverts et lutter contre l’enfrichement sont des enjeux de conservation de la diversité de l’environnement du Parc du Verdon. Il a un rôle paysager important et il participe à la richesse du patrimoine culturel.
Une importance reconnue mais mise à mal
Le pastoralisme tient une place prépondérante dans la charte du Parc. En effet, l'activité pastorale et l'élevage sont à de nombreuses reprises citées dans la charte du Parc du Verdon au titre des enjeux économiques, sociaux, et de gestion de l'espace (fermeture des milieux, homogénéisation des paysages, disparition de certaines activités agricoles, multifonctionnalité des espaces forestiers...). Ces activités sont présentées comme une composante du territoire et comme un axe prépondérant de la mise en œuvre du projet de développement durable traduit dans la charte.
Le pastoralisme dans le Verdon est aujourd’hui confronté à la prédation du loup. Les chiffres transmis par l’Etat montrent une augmentation annuelle des attaques. Bien que des techniques de protection existent, aucune ne permet de protéger son troupeau à 100%.
Afin de soutenir le pastoralisme sur le Parc du Verdon et de reconnaître les impacts de la prédation sur cette activité, les élus ont pris une délibération. Un groupe de travail a été constitué et se réunit régulièrement pour définir des actions qui mettront en œuvre les différents points de cette délibération.
Accéder à la délibération prise en Comité syndical du Parc le 10 juillet 2015
Lire l'article du Par nature consacré à la position des élus du Parc concernant le pastoralisme et la prédation
Retrouvez en image les bergers en pays Massaï et les bergers du Verdon.
[1] Données INSEE RGA 2010
[2] Enquête pastorale 2012-2014 de l’IRSTEA
[3] Définitions issues du site de la maison régionale de l’élevage : www.evise.fr