Journée de broyage sur le Plateau de Valensole
La fin des panaches de fumée sur le plateau de Valensole ?
Pas tout à fait encore…
Sur le plateau de Valensole, le brûlage des vieux plants de lavandin est encore pratiqué, mais le broyage gagne du terrain pour enrichir les sols en matière organique. Le Parc naturel régional du Verdon, la Chambre d'agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et la Fédération départementale des CUMA (Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole) ont organisé une journée de démonstration de matériel de broyage.
En septembre, la saison de destruction des vieux plants de lavandin bat son plein. Pour nettoyer les parcelles avant de replanter des céréales, les lavandiculteurs brûlent souvent les plants secs, une pratique autorisée sous dérogation à partir du 15 septembre, avec des précautions à respecter (conditions météorologiques favorables, information des pompiers et de la gendarmerie).
Cependant, une autre approche gagne du terrain : le broyage des plants, une alternative qui permet d'enrichir les sols, souvent pauvres en matière organique, grâce à l'incorporation des résidus végétaux. Environ 50 % des surfaces de lavandin sont désormais broyées, un chiffre en hausse qui témoigne de l’intérêt croissant pour cette méthode.
C’est dans ce cadre que le Parc du Verdon la Chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et la Fédération départementale des CUMA ont organisé le 20 septembre dernier, une journée de démonstration de matériel de broyage sur une parcelle mise à disposition par Michel Fanguiaire, agriculteur du plateau.
Les CUMA de la Luzernière et de Saint-Jurs ont mobilisé leurs équipements pour montrer l’efficacité des broyeurs, tandis que 21 agriculteurs ont répondu présents pour échanger autour des avantages et inconvénients du broyage comparé au brûlage. Si cette technique améliore la qualité des sols, elle présente néanmoins des coûts en termes de matériel et de carburant.
Pour plusieurs participants, cette démarche constitue une préparation à une éventuelle interdiction future du brûlage, anticipant ainsi des évolutions réglementaires dans le cadre des enjeux environnementaux actuels.
Cette journée technique a bénéficié du soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’ADEME, dans le cadre de la démarche REGAIN pilotée par le Parc naturel régional du Verdon.
Ainsi, si les panaches de fumée persistent encore sur le plateau, le broyage apparaît comme une solution d’avenir, à la fois respectueuse de l’environnement et compatible avec les pratiques agricoles.