On a redonné vie[s] au Colostre
Après un grand chantier réalisé en 2020 et 2021 sur la commune de Saint-Martin-de-Brômes, la rivière du Colostre a retrouvé une forme naturelle sur 2 km. La végétation a repris sa place et une première crue est même intervenue à l’automne dernier. Il était donc temps d’inaugurer cette réalisation de l’EPAGE Verdon (Etablissement public d’aménagement et de gestion de l’eau) porté par le syndicat mixte du Parc naturel régional du Verdon. C’est chose faite ce vendredi 1er juillet dernier en présence des principaux acteurs du projet et de riverains.
La restauration du Colostre est un projet mené depuis plus de dix ans. Elle consiste à redonner une forme naturelle à la rivière qui avait était chenalisée et curée au XXe siècle lors de travaux agricoles et hydrauliques. Le constat est posé depuis les années 2010. La biodiversité aquatique est en nette diminution, passant d’une dizaine d’espèces emblématiques à la seule présence de la truite fario. La qualité de l’eau est précaire, soumise aux pollutions, car la rivière ne joue plus son rôle auto-épurateur. La végétation des berges vieillit, s’assèche et se banalise…
L’opération vise à redonner de la largeur au lit du Colostre, adoucir ses berges et rehausser son lit. Les objectifs poursuivis sont la réinstallation d’une biodiversité aquatique, un gain sur la qualité et la quantité de la ressource en eau, ainsi que l’auto entretien de la rivière tout en respectant les usages agricoles situés sur les rives.
Les contraintes étaient nombreuses car il fallait à la fois éviter d’empiéter sur les terres agricoles exploitées et sauvegarder un maximum d’arbres qui abritent ou abriteront des chauves-souris et des insectes spécialistes du bois mort notamment.
Les travaux ont débuté à l’automne 2020 par le défrichement des terrains nécessaires. Puis les terrassements ont eu lieu avant l’hiver. Il a fallu détourner la rivière pour effectuer les travaux « au sec ». Nous avons pu recycler les matériaux de déblais, après criblage, pour remblayer une partie du lit. Enfin, les plantations ont eu lieu avant le printemps 2021 avec l’apport de 6400 plants d’essences locales. Les boutures de saules venaient par exemple du Jabron, affluent du Verdon.
La première phase à Saint-Martin-de-Brômes, sur deux kilomètres du Colostre, a été réalisée avec le soutien financier du Fonds européen de développement régional (FEDER) et de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Le Parc du Verdon représenté par son président M. Clap, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur représentée par le conseiller régional M. Borghini, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse représentée par la directrice de l’antenne de Marseille Mme Mièvre, la sous-préfète de Castellane Mme Bord, le président de la Commission locale de l’eau du Verdon M. Espitalier ainsi que le sénateur M. Roux, se sont tous réunis le 1er juillet sur les berges autour des habitants de Saint-Martin-de-Brômes et de sa maire Mme Dépieds-Matheron pour saluer la réalisation de ce projet de restauration du Colostre sur la commune.
Financeurs et partenaires ont mis en avant cette opération comme étant exemplaire en matière de restauration des rivières tant pour le Verdon que pour la région. Dans ce contexte difficile de sécheresse sévère, les discours étaient tournés vers l’importance des milieux naturels pour faire face aux effets du changement climatique.
« La résilience face au changement climatique nécessite de redonner de la place aux rivières » Bernard Clap, Président du Parc du Verdon.
La maire de Saint-Martin-de-Brômes, qui suit le projet depuis 2014, place dorénavant la rivière parmi le patrimoine du village, au même titre que la célèbre tour de l’horloge. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, gestionnaire des fonds européens et partie prenante du contrat de rivière Verdon, a mis en avant la complémentarité de l’opération avec les autres actions de préservation de la ressource en eau portées par l’EPAGE et ses partenaires. L’Agence de l’eau, qui a financé l’opération au côté du Fonds européen de développement régional (FEDER), a souligné la concertation mise en œuvre avant les travaux pour sensibiliser les riverains. Enfin, la sous-préfète a mis en exergue le travail conjoint des services de la Direction départementale des territoires et de l’Office français de la biodiversité dans l’accompagnement des porteurs de projets.
Le public a ensuite découvert un panneau d’informations marquant discrètement les lieux pour les années à venir, quand il n’y aura plus de traces des travaux réalisés.
Tous se sont donnés rendez-vous l’année prochaine, pour l’inauguration de la deuxième phase de restauration actuellement en cours sur la commune d’Allemagne-en-Provence.