Le Parc naturel régional du Verdon et ses partenaires renouvellent l’animation des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) sur son territoire pour 5 ans (2023 – 2027).
En effet, dans le cadre de la Politique Agricole Commune 2023-2027, les agriculteurs et éleveurs du territoire pourront contractualiser une ou plusieurs MAEC pour mettre en place ou maintenir des pratiques favorables pour la préservation des espèces et milieux naturels.
Comment ont été sélectionnées ces zones ?
La carte est consultable au lien suivant : https://sit.pnrsud.fr/verdon_zones_eligibles_maec_2023/index.html
Le choix des zones éligibles s’appuie sur plusieurs objectifs (ils s’affichent sur la carte quand vous passez la souris sur les zones) :
Préserver la biodiversité des milieux pastoraux : Les milieux naturels herbeux, utilisés par les troupeaux, sont riches d’une grande biodiversité (papillons, sauterelles, bousiers, oiseaux, plantes rares). Certains de ces milieux sont endémiques des Préalpes et de ce fait rares au niveau mondial. On les trouve à plus ou moins haute altitude (entre 400 et 2000 mètres d’altitude dans le Verdon), parfois bien ouverts mais parfois également en mosaïque avec des fourrés de buis, de genêt cendré ou de garrigues à thym et à lavande. Ils peuvent être soumis à une influence méditerranéenne marquée ou au contraire posséder davantage un caractère montagnard. Bien souvent dans le Verdon, leur richesse provient de cette double influence.
Ainsi préserver les troupeaux sur ces milieux, moyennant un chargement animal et une conduite des troupeaux adaptés, permet de protéger des espèces et des milieux très particuliers. Il est également nécessaire de lutter contre l’envahissement trop important des pins et des fourrés pour permettre à beaucoup d’espèces de circuler d’une zone à l’autre. Par exemple, le papillon Apollon est très sensible à la fragmentation du milieu et ne peut pas traverser des zones trop embroussaillées, ce qui peut le condamner à rester dans de tout petits secteurs ouverts, pour finir par disparaitre.
Maintenir les systèmes pastoraux extensifs : L’élevage, et en particulier l’élevage ovin sur de vastes étendues appelées « parcours », fait partie des richesses de l’agriculture du Verdon. Dans une moindre mesure vaches et chèvres présents sur le territoire sont également conduits en parcours. Le camp militaire de Canjuers fait partie des parcours importants pour les éleveurs. Encourager l’élevage sur ces vastes milieux, contribue à maintenir une agriculture de qualité, à préserver des paysages et des milieux naturels importants pour la biodiversité et à lutter contre les incendies.
Entretenir les coupures de combustibles et leurs zones de renfort pour lutter contre les incendies : Chaque année, des départs de feu, voire de véritables incendies, menacent des personnes, des paysages et des biens. De nombreux territoires ont établi des stratégies de lutte contre les incendies, en créant par exemple des grands couloirs débroussaillés le long des routes ou dans les massifs, pour faciliter les interventions des pompiers mais aussi couper la route aux incendies. Le pâturage est un des moyens efficaces pour entretenir ces couloirs.
Préserver les couverts favorables à l’Outarde canepetière : Cet oiseau dit « steppique » est un emblème du plateau de Valensole. Malheureusement, la raréfaction de ses habitats de prédilection pour se reproduire (prairies naturelles ou artificielles, friches, cultures sèches récoltées tardivement) et de sa source de nourriture (insectes), le rend aujourd’hui très vulnérable sur notre territoire. Préserver des couverts de légumineuses, comme le Sainfoin ou bien des couverts en mélange légumineuses/céréales et en retarder la récolte, permet à ces oiseaux de se maintenir et de se reproduire sur le plateau.
Préserver les milieux de la Vipère d’Orsini : Cette petite vipère se nourrit exclusivement d’insectes et affectionnent les milieux secs et semi-ouverts des crêtes et des plateaux aux étages montagnard et subalpin (entre 1100 et 2200 mètres d’altitude). Extrêmement discrètes, elles restent très rares en France et seules 13 populations sont connus (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Var et Vaucluse). Sur le territoire du Verdon, une population est connue sur la montagne du Malay, inclus dans le camp militaire de Canjuers.
La Vipère d’Orsini n'est active que 4 mois à 6 mois dans l’année. Les accouplements ont lieu mi-mai et les mises bas entre fin août et fin septembre. La pause hivernale intervient généralement fin octobre.
Le pâturage permet de maintenir leurs milieux de vie (pelouses alpines sèches) et évite leur fragmentation. Il doit parfois être renforcé par des moyens mécaniques pour éviter l’embroussaillement. Cependant un surpâturage peut nuire à l’espèce, car un milieu trop ras n’accueille plus assez d’insectes.
Préserver les milieux humides et les espèces associées : Marais, roselière, végétation des étangs, prairies fraiches et humides, autant de milieux humides qui hébergent une biodiversité tout à fait remarquable malgré leurs surfaces souvent restreintes. Dans le Verdon, sur 15 zones humides d’une surface totale de 100 ha, il a été montré la présence d’un tiers des espèces françaises d’orthoptères (sauterelles, grillons, criquets) et la moitié des espèces françaises de papillons. Ces milieux humides ont besoin d’une gestion adaptée en fonction des espèces animales qui y vivent et d’un maintien du niveau et de la qualité de l’eau.
Préserver les plantes messicoles : Vous connaissez certainement quelques noms poétiques de ces plantes des moissons : bleuet, vachère, coquelicot, nielle des blé, glaïeul, tulipe, pied d’alouette…De tout temps elles ont accompagné l’agriculture et ont suivi la domestication des céréales et de certaines légumineuses. Parfaitement adaptées aux cultures, elles y trouvent un environnement propice à leur développement : Elles germent en automne et en hiver quand le sol est peu encombré pour fleurir juste avant les moissons. Ces plantes sont par contre peu résistantes, voire intolérantes, aux intrants tels que les produits phytosanitaires ou les taux d’azote trop élevés. Il est possible de les favoriser en laissant des espaces cultivés de manière moins intensive.
Quelles sont les mesures proposées aux agriculteurs pour répondre à ces objectifs ?
Le tableau ci-dessous présente les différentes MAEC proposées par le Parc du Verdon et ses partenaires.
Intitulé de la MAEC |
Objectifs sur le territoire du Parc |
Montant de la MAEC |
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Création de couverts d’intérêt faunistique et floristique favorables aux pollinisateurs et aux oiseaux communs des milieux agricoles |
Mesure à animer en priorité pour la sauvegarde de l’Outarde canepetière, mais pourrait être mobilisée aussi pour créer des bandes « fleuries » répondant à la fois aux enjeux de conservation des plantes messicoles et des insectes pollinisateurs |
652 € /ha/an |
Protection des espèces |
Mesure pouvant être utilisée pour :
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Sur le territoire, 3 niveaux d’engagement sont possibles, du cahier des charges le moins au plus contraignant. Niveau 1 : 82€/ha/an Niveau 3 : 200 €/ha/an Niveau 4 : 254 €/ha/an |
Maintien de l’ouverture des milieux Option : Amélioration de la gestion par le pâturage |
Cette mesure peut répondre à 2 objectifs :
Ces milieux peuvent également nécessiter une amélioration de la gestion par pâturage,
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153 €/ha/an Avec l’option amélioration de la gestion par le pâturage : 204 €/ha/an
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Surfaces herbagères et pastorales Option : Amélioration de la gestion par le pâturage |
Cette mesure est destinée à préserver en bon état les milieux, les espèces animales et végétales signalés dans le diagnostic de l’exploitation. Les milieux visés sont les gazons d’altitude ou les vieux prés en bon état, où la gestion pastorale actuelle est bien adaptée et doit être maintenue. |
51 € / ha / an Avec l’option amélioration de la gestion par le pâturage : 72 € / ha / an |
Préservation des milieux humides Option : Amélioration de la gestion par le pâturage |
Cette mesure est destinée à protéger et/ou restaurer les milieux humides signalés dans le diagnostic de l’exploitation. Les milieux visés sont les bas-marais alcalins, les roselières humides et les prairies fraiches à humides. Cette mesure peut proposer par exemple, la mise en défend temporaire ou permanente du milieu humide, la mise en place d’abreuvoirs pour éviter le piétinement des troupeaux, la mise en place d’un entretien ponctuel par fauche, pâturage ou broyage, éventuellement l’entretien d’éléments particuliers (mares, haies, fossés…). |
150 €/ha/an Avec l’option amélioration de la gestion par le pâturage : 201 €/ha/an |
Gestion des roselières |
Favoriser des modalités de gestion favorables à la biodiversité des roselières (fauche d’automne par exemple) |
132 €/ha/an |
Contacts :
Pour toutes informations, vous pouvez contacter le Parc naturel régional du Verdon – info@parcduverdon.fr – 04 92 74 68 00
Concernant plus spécifiquement les zones éligibles « entretien des coupures de combustibles et leurs zones de renfort pour lutter contre les incendies » et « maintenir les systèmes pastoraux extensifs (entités collectives) », contacter le CERPAM - Alice Bosch - abosch@cerpam.fr
Le PAEC Verdon : une animation partenariale entre le PNR Verdon et le CERPAM
Avec le soutien financier de la Direction régionale de l’alimentation, de agriculture et de la forêt
Les MAEC, un outil d'animation des sites Natura 2000
Avec le soutien financier du Fond européen agricole pour le développement rural et de l’Etat
Les MAEC, un outil pour conforter les continuités écologiques du massif alpin
Trames fonctionnelles des zones pastorales et des forêts matures - résilience face aux changements globaux, un projet inter-parcs
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Les MAEC, un outil pour la Défense des forêts contre les incendies
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